Sunday, October 26, 2014

Le Luxembourg et ses héros: après Super Jhemp, voilà Super Marius


Le Soleil se couche aussi. Fused Glass. Francoise Thein












































Le Luxembourg et ses héros: après Super Jhemp, voilà Super Marius

Un article bien recherché du Wall Street Journal sur les « Tax Rulings » au Luxembourg fait actuellement le tour de la Presse internationale, avec en vedette Marius Kohl, « Monsieur Ruling » dans le trou noir de l’Administration des Contributions. Monsieur Ruling est entretemps parti en retraite, mais malgré sa grande discrétion, sa réputation est internationale. Il a été la cible de tous les désirs des intervieweurs internationaux. Mais il a été généralement introuvable, ce qui bien-sûr attisait tous les appétits des journalistes. Grand chef omnipotent, il pratiquait son vaudou fiscal par intuition et en une ferveur pratiquement religieuse. Il a été repéré comme l’insider ultime par plusieurs journalistes investigateurs, notamment par Cash Investigations dans le temps, PaperJam et finalement le Wall Street Journal à qui revient la palme d’avoir fait parler le Grand Muet.

Alors que Bruxelles se tord pour trouver une interdiction aux pratiques fiscales luxembourgeoises des rulings, rien n’est acquis et rien n’est aussi simple que ce ne l’était pour la fiscalité des personnes et l’échange automatique de l’information. Il y a beaucoup de variables qui entrent en jeu, parmi elles le fait que la plupart des bénéficiaires sont des multinationales, véritables états sans frontières, que leur organigramme est d’une complexité et d’une flexibilité telle qu’une mesure prise aujourd’hui sera défaite demain sinon hier déjà, que les grandes sociétés de conseil auront vite trouvé des parades aux nouvelles restrictions, et que la compétition fiscale existe et doit être maintenue, principes de subsidiarité à l’appui. Il est fort probable que ni la Commission européenne, ni l’OECD ne savent par où commencer, ni pour achever quoi pour combattre l’optimisation fiscale : elle s’appuie sur des règles bien établies. Pour preuve servirait l’exemple Dolce et Gabbana. Si l’establishment luxembourgeois ne pouvait compter sur une victoire pour défendre le paradis fiscal de l’echange automatique de l’information, il pouvait compter sur Marius pour défendre le pays du merveilleux tax ruling. Et sur les successeurs de Marius.

Pour conclure avec César, le père de l’autre Marius, celui de Pagnol : « Si on ne peut plus tricher avec ses amis, ce n'est plus la peine de jouer aux cartes. »




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