Wednesday, July 17, 2013

La crise luxembourgeoise, une mise à jour

    Une atmosphère bananière. Photo ET


La crise luxembourgeoise, une mise à jour

Récapitulons: La dernière séance de la Chambre des Députés a été virtuellement avortée. La séance tournait mal pour M. Juncker. Selon son style habituel, il a parlé de démission, sans prendre un acte et sans lever la séance de fait. Ce n'était pas son rôle. Mais M. Juncker l'a fait "implicitement"?

Le Président de la Chambre, à qui appartient ce rôle,  a de fait démissionné de ses responsabilités. Il n'a pas osé contredire celui qui n'admet pas de contradiction. Il n'a pas conclu la séance de façon ordonnée. Il n'a pas considéré les deux motions en relation avec la crise de la journée, ce qui est une faute et qui est la vraie cause de l' impasse. Ne voyait-il pas qu'au point où on en était, Juncker menait la barque dans un cul-de-sac?  Il est vrai que Monsieur Mosar donne l'impression de somnoler sur son perchoir, alors qu'il y a un renard dans le poulailler. Sa meilleure réponse est que la prochaine constitution devra permettre d' éviter la panne qu'on a en ce moment. En attendant on laisse au Grand-Duc le soin de faire la vaisselle. On lui a refilé le valet de pique.

En attendant que le Conseil d'Etat joue le rôle dépanneur des institutions (!), le pays est de fait incapable de réagir convenablement à une situation de crise. C'est impardonnable.

C'est grotesque et indigne d'une démocratie évoluée. Convenons-en, elle ne l'est pas. Ce n'est pas le spectacle du genre "flash mob" du congrès national du CSV qui a désigné M. Juncker comme tête de liste à l'applaudimètre, qui va atténuer cette impression bananière de l'état de notre démocratie.


Je voudrais me répéter ici: Si à la suite de ces turbulences qui font remonter à la surface des graves insuffisances institutionnelles, le Luxembourg rate l'occasion de se réformer, il ira vers la ruine politique et financière. Pour commencer, il y a le vaste chantier d'une nécessaire réforme politique.

Il y a d'abord la nécessaire et urgente nouvelle constitution. Notre constitution a 145 ans et elle a subi 37amendements. Elle tend vers l'absurde dans de nombreux articles. Cela fait des années qu’une révision de la constitution se trame à l’abri des regards. Elle mérite au contraire un large débat public et un referendum à au moins deux tours. Une nouvelle Constitution est trop délicate pour la confier aux pouvoirs établis et à leur agenda. Quel changement de culture politique ce serait, si on limitait aussi les mandats politiques tant qu’on y est. C’est la longévité des carrières politiques qui doit être l’explication de l’actuelle implosion de nos institutions. Je recommande entretemps la lecture du "The Federalist" comme source d'inspiration, 85 dissertations publiées par James Madison, Alexander Hamilton et John Jay comme accompagnement philosophique de l'élaboration de la constitution américaine.

Basé sur les péripéties du passé, j'y verrais bien aussi l'introduction du principe de subsidiarité comme obstacle constitutionnel à la braderie de nos intérêts, pour empêcher que des intérêts vitaux soient sacrifiés inutilement sur l'autel des institutions internationales. Je pense en particulier à cette tendance luxembourgeoise de vouloir être le meilleur élève, sinon candidat à quelque chose dans le grand monde international, avec le contribuable luxembourgeois bon pour payer pour la frivolité.  



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